Côte d'Ivoire L'Union Européenne préconise de "liquider" la structure de gestion du cacao
Les structures de gestion de la filière cacao en Côte d'Ivoire devraient être "liquidées" et confiées à des opérateurs privés pour mettre fin à la gestion opaque et aux prélèvements occultes, selon un rapport d'audit de l'Union européenne rendu public samedi.
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La Bourse du Café Cacao (BCC, structure de commercialisation en Côte d'Ivoire), et le Fonds de développement des activités des producteurs de café et cacao (FDPCC) "devraient être liquidés" et laisser "la place aux opérateurs privés l'initiative de créer des structures interprofessionnelles", souligne le rapport publié samedi par plusieurs quotidiens ivoiriens. Le rapport demande également la suspension des prélèvements qui financent le Fonds de régulation et de contrôle (FRC) du cacao, chargé de compenser les pertes liées à d'éventuelles chutes des cours mondiaux, les jugeant "illégaux".
"La BCC n'a de bourse que de nom, il n'existe aucun mécanisme de gestion des prix permettant de légitimer l'existence du FRC. Le FDPCC n'assure pas une redistribution équitable des ressources entre tous les producteurs", accuse le rapport, qui juge "absolument nécessaire de faire un audit complet de l'utilisation des ressources confiées" à ces structures. Il estime également nécessaire que "l'Etat, ou tout ayant droit, puisse engager des poursuites pénales en cas d'abus de bien sociaux et afin de récupérer les ressources éventuelles détournées".
La campagne de cacao ivoirien 2006/2007 devrait se solder par une production officielle en baisse, aux alentours d'un million de tonnes, contre 1,4 million en 2005/2006, selon des responsables du secteur. La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, qui lui fournit des revenus très importants mais dont la gestion est réputée très opaque. Le café et le cacao représentent 40% des recettes des exportations de Côte d'Ivoire et 20% de son PIB selon le FMI.
L'Union européenne demeure la principale destination du cacao ivoirien absorbant 61% des exportations. La BM a annoncé en janvier le lancement d'un audit sur la gestion du cacao et des énergies, notamment du pétrole, en Côte d'Ivoire "pour aider le gouvernement à savoir ce qu'il se passe dans ces filières". En 2005, la BM et l'Union européenne (UE) avaient déjà lancé un audit, resté sans suite, sur le cacao ivoirien.
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